Prévention et dépistage du cancer colo-rectal

Avec plus de 48 000 nouveaux cas de cancer colorectal au Maroc en 2019 il constitue un des cancers les plus fréquents.

Il est le 3ème cancer de l’homme après le cancer de la prostate et celui du poumon et le 2ème cancer de la femme après le cancer du sein.

Il est la 2ème cause de décès par cancer après le cancer du poumon et devant le cancer du sein, 95% des cancers surviennent après 50 ans (on a donc 5% des cancers qui surviennent chez des personnes parfois très jeunes).

Le risque de cancer colorectal augmente régulièrement avec l’âge.

Avec les progrès médicaux et le dépistage précoce, la mortalité est en baisse ces dernières années.

Aux Etats-Unis, un dépistage intensif a permis de faire baisser le nombre de cas annuel au cours de ces dernières années.

Les chances de guérison (pronostic de la maladie) sont étroitement liées au stade du diagnostic allant de 100% (cancers superficiels intra muqueux retirés endoscopiquement) à 5% (cancers métastatiques non opérables).

Les signes cliniques sont tardifs et souvent banals comme les douleurs abdominales, les troubles du transit et parfois la présence de sang dans les selles.

La présence de sang dans les selles ne doit pas être automatiquement mise sur le compte d’hémorroïdes internes et doit inciter à réaliser une coloscopie quel que soit l’âge

Souvent le cancer colorectal n’entraîne aucun symptôme pendant plusieurs années avant de se déclarer.

Lorsque des signes cliniques de gravité sont présents : altération de l’état général (amaigrissement, anorexie, asthénie), le stade de la maladie est évolué et souvent métastatique avec des chances de guérison très faibles.

Le cancer se développe donc dans la quasi-totalité des cas, à partir d’un polype initialement bénin, de nature adénomateuse ou hyperplasique sur plusieurs années.

Le dépistage de masse concerne le groupe de population à risque moyen, c’est-à-dire sans facteur de risque de cancers colorectaux et sans symptomatologie clinique par un test.

Ce test consiste à détecter la présence de sang microscopique non visible par un test immunologique sur un échantillon de selles.

Il a une sensibilité pour le diagnostic de cancer de 50% ce qui signifie qu’il peut détecter 50% des cancers mais également négliger 50% de ces cancers.

Lorsque le test est positif, on retrouve un cancer colorectal dans 10% des cas et dans 30% à 40% des cas, un polype qui a pu être à l’origine d’un saignement.

Lorsque le test est positif, il est impératif, naturellement, de réaliser une coloscopie totale+++

La coloscopie totale doit être réalisée de manière systématique lorsqu’il existe de facteurs de risques de cancers colorectaux notamment présence de cas de cancers dans la famille.

Cet examen doit également être réalisé en présence d’une symptomatologie intestinale de type colique : douleurs abdominale, troubles du transit, présence de sang dans les selles.

La coloscopie  permet de dépister la totalité des cancers et de savoir s’il existe ou non des polypes et les retirer.

La quasi-totalité des polypes sont résécables endoscopiquement lors de la coloscopie (en cas de très volumineux polypes, l’indication peut être chirurgicale).

Les polypes sont le plus souvent bénins (adénome ou hyperplasie) mais peuvent être en voie de transformation maligne (dysplasie de haut grade) ou dégénérée (foyer de cancer)

Si le foyer de cancer est superficiel, le traitement endoscopique peut être suffisant avec des chances de guérison de 100%.

L’exérèse des polypes (polypectomie) réduit donc le risque de développer un cancer du côlon à 5 ans, de 60% à 90%.

Si le cancer colorectal n’a pu être évité, une chirurgie est nécessaire.

Un traitement complémentaire peut être nécessaire une chimiothérapie adjuvante en cas de ganglions envahis sur la pièce opératoire ou une radio chimiothérapie en cas de cancer du rectum à partir d’un certain stade tumoral.

L’évolution des métastases peut être contrôlée par la chimiothérapie.

Si cela est le cas et si leur nombre est limité, l’exérèse peut être chirurgicale avec des chances de guérison importantes.

On parle de guérison lorsque la surveillance pendant les 5 ans qui suivent le traitement n’a pas objectivé de signe d’évolution.

Après l’exérèse d’un polype ou d’un cancer, la portion colique restante est à risque de récidive de cancer et il est important de surveiller le côlon par endoscopie jusqu’à un âge raisonnable.

Le cancer colorectal est un cancer évitable et il n’y a pas d’âge pour le prévenir

Faites vous dépister par votre Gastroentérologue qui déterminera votre niveau de risque et le timing de la coloscopie totale

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